vendredi 1 juillet 2011

Google lance son service de musique en ligne : qu'est-ce que ça change ?

Le géant de l'Internet lance une solution permettant d'écouter ses morceaux de musique de n'importe où, et gratuitement.

Le géant américain se lance dans un nouveau secteur, toujours sans faire de concessions.Le géant américain se lance dans un nouveau secteur, toujours sans faire de concessions. | DR
L'hyperactivité de Google n'est pas prête de s'arrêter. Après YouTube, Android, la numérisation des bibliothèques, la TV connectée... voici que le géant américain s'apprête à poser un pied dans un nouveau secteur, la musique. En effet, la firme californienne a annoncé le lancement de la version privée de Google Music, son service d'écoute en ligne.

Comment ça marche ?

Concrêtement, Google propose aux utilisateurs d'héberger leur musique par le procédé de clouding (nuage). Ce concept consiste à déporter les fichiers musicaux sur des serveurs distants, alors qu'ils étaient traditionnellement localisés sur le disque dur de l'ordinateur personnel.

Le but est d'envoyer -"uploader" en termes informatiques- ses morceaux, ce qui permettra d'écouter sa musique n'importe où sur Terre, pourvu qu'un accès Internet soit disponible. Les fichiers pourront ensuite être lus depuis un ordinateur, un téléphone mobile ou une tablette.

La lecture des fichiers se fera par le biais du streaming, à l'instar de YouTube ou Dailymotion, qui consiste à lire un contenu multimédia sans le télécharger physiquement.

(Présentation officielle de Google Music)

Une initiative intéressante repérée par PC World indique que les morceaux "récemment écoutés" dans Google Music resteront en mémoire, et pourront être lus sans connexion Internet. On ne sait pas combien de morceaux pourront être retenus, mais le site spécialisé s'avance en parlant d'une "dizaine, voire une centaine" de titres.

Que propose la concurrence ?

La solution de Google ressemble manifestemment à celle d'Amazon, le leader mondial de d'édition, qui a lancé son cloud en mars dernier. Mais à la différence de son concurrent, Google indique proposer l'hébergement gratuit de 20.000 morceaux de musique (entre 80 et 100 Go), alors qu'Amazon offre seulement 5 Go, extensibles à 20 Go si l'on achète un album sur leur magasin en ligne.

Amazon propose son
Amazon propose son "nuage" depuis mars 2011.


L'arrivée de la firme de Mountain View risque de considérablement bousculer un marché qui s'organisait doucement ces dernières années. En France on avait Deezer, le site de streaming payant (9,99 euros/mois) mais dont beaucoup critiquent la faiblesse de la bibliothèque, ou encore le Suédois Spotify qui consiste à mélanger sa musique personnelle à une grosse base de données déjà existante. Très appréciée, cette dernière solution a déjà séduit 10 millions de personnes, mais nécessite également un abonnement à 9,99 euros par mois pour emmener sa musique partout.


Deezer, lancé en 2007 et racheté par Orange. Spotify, firme suédoise fondée en 2006.
Deezer, lancé en 2007 et racheté par Orange.                                       Spotify, firme suédoise fondée en 2006.


Google fait craindre le pire à ces éditeurs de logiciels si son offre se maintient au gratuit, d'autant plus que les majors musicales (Universal, Sony, EMI, Warner...) ne comptent pas rester sur le carreau. Ces dernières souhaitent renégocier des royalties, note Le Figaro, incluant un droit au streaming. Une hérésie pour Google.

Sans accords avec les majors, Google ne pourra pas vendre de musique

L'entreprise a déjà réagi par la voix de son directeur des contenus multimédias, ne doutant pas de la légalité de l'offre. "Cela revient au même qu'une sauvegarde en ligne ou un transfert sur un baladeur numérique", a indiqué Jamie Rosenberg. "Nous voulons travailler avec l'industrie musicale. Malheureusement, certains labels ne sont pas sérieux dans leurs demandes".

Sans un accord de ce type, Google devra se contenter d'un rôle de "disque dur virtuel" et ne pourra pas proposer l'achat de nouveaux morceaux, ce qu'Amazon, Deezer et Spotify offrent dans leur utilisation.

L'arrivée du mastodonte va très certainement contribuer à remuer Apple, qui réfléchit à une solution de clouding pour l'évolution de son logiciel iTunes. Véritable pionnier sur le marché de la musique en ligne, l'inventeur de l'iPod désormais en retard devrait présenter sa contre-attaque en juin prochain, indique Challenges.

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