Lors du dernier Salon du Bourget, les équipementiers aéronautiques ont dévoilé une nouvelle génération d'instruments de vol. La réalité augmentée y fait une apparition remarquée.
Alain Clapaud
La réalité augmentée est désormais bien connue du grand public. Les applications marketing l'ont popularisée sur micro-ordinateur et, de plus en plus, sur mobiles. Ses applications professionnelles se multiplient et aujourd'hui, ce sont les pilotes d'avion de ligne qui voient leur charge de travail réduite grâce à des modes d'affichage évolués.
Le dernier Salon du Bourget a ainsi été l'occasion pour plusieurs équipementiers aéronautiques de dévoiler leurs instruments dernier cri. Garmin a ainsi montré les atouts de son G500H, un système de type visualisation à tête basse (Head Down Displays), qui offre deux écrans côte à côte. L'instrument présente une vue synthétique au pilote : vitesse, altitude, horizon artificiel et balises de guidage. La nouveauté ? L'affichage des éventuels obstacles qui se dressent devant l'appareil selon son altitude. Les tours représentées en rouge (voir ci-dessus) préviennent d'un danger pour l'appareil, celles en blanc sont là à titre indicatif en cas de changement de direction.
La réalité augmentée sous les yeux du pilote
Tous les autres équipementiers travaillent désormais sur cette enrichissement des modes de visualisation. Tout comme Garmin, Thales travaille à l'intégration d'éléments externes à ses visualisations tête basse. Plus spectaculaire encore, cette réalité augmentée fait son apparition dans ses dispositifs d'affichage tête haute (Head Up Displays ou HUD). Ces dispositifs, que l'on rencontre de plus en plus dans les voitures haut de gamme, sont directement issus des avions de combat : l'affichage est réalisé sur une vitre inclinée, disposée à hauteur des yeux du pilote. Le dispositif apporte plus de sécurité et notamment en phase d'approche, puisque le pilote n'a plus à baisser les yeux sur son tableau de bord pour prendre connaissance de son cap, de sa vitesse, de son altitude et de l'assiette de son appareil.
Thales, dont les HUD ont notamment été retenus par plusieurs compagnies aériennes pour équiper leurs A380 (voir ci-contre) et leurs futurs A350 XWB, propose ce qu'il nomme l'Enhanced Flight Vision System. Ce système affiche des données issues d'une caméra infrarouge ou des images radar en les superposant à l'image extérieure. De quoi offrir une vision « augmentée » au pilote de nuit ou lorsque la visibilité est nulle.
Rockwell Collins ajoute des éléments virtuels
L'Américain Rockwell Collins va plus loin encore. Certes, il affiche ces données mais il enrichit également la vision du pilote avec des informations extraites d'une base de données. Par exemple, la position des aéroports proches, le plan de vol de l'appareil ou les obstacles avec un dessin du relief environnant. En cas de panne subite, le pilote peut se dérouter d'urgence vers la « bulle » la plus proche qu'il aura aperçue auparavant, sans avoir à rechercher quels sont les aéroports ouverts à proximité et celui qui se trouve le plus proche de sa position actuelle. C'est cette rapidité de prise de décision qui peut sauver un appareil et ses passagers.
Témoignage de Rockwell Collins :
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